Bien-être et motivation : les salariés français cultivent leurs différences

Managers sous tension, 18-24 ans et plus de 55 ans touchés par le sous-emploi, salariés fiers de leur travail mais démotivés et mécontents de leur niveau de rémunération… La 6e vague du baromètre Edenred Ipsos sur « le bien-être au travail et la motivation des salariés » évoque un risque de décrochage des salariés français par rapport aux autres pays de l’Europe du Nord.

Comme chaque année depuis 2007, Ipsos a interrogé pour le compte d’Edenred 4 000 salariés français sur leurs motivations, l’état de leur relation au travail et leur bien-être dans l’univers professionnel. Un travail d’enquête qui a été élargi cette année à cinq nouveaux pays européens : le Royaume-Uni, l’Allemagne, la Belgique, l’Espagne et l’Italie. Les conclusions du baromètre 2012 décrivent une Europe en passe de se polariser. Dans les pays du Nord, 74 % des salariés allemands se déclarent satisfaits de leur situation professionnelle. Un avis partagé par 77 % des salariés belges et 63 % des salariés anglais. L’optimisme est toujours de mise lorsqu’on les interroge sur l’avenir de leur entreprise. 70 % des salariés allemands se montrent confiants, 74 % en Belgique et 73 % au Royaume-Uni. A l’inverse, dans les pays d’Europe du Sud, où la conjoncture économique est beaucoup plus difficile, 59 % des salariés italiens se montrent confiants dans l’avenir de leur entreprise, 61 % en Espagne. 39 % des salariés italiens et 55 % des espagnols citent également le maintien de l’emploi comme leur première préoccupation.

Un réel risque de décrochage…

Dans cette Europe duale qui se dessine, les Français occupent une place à part. Car si 64 % des salariés français se déclarent satisfaits de leur travail, 86 % d’entre eux se déclarant même heureux et fiers de leur travail, ils restent les recordmen de la démotivation (40 %), devançant sur ce point l’Italie (36 %) et l’Espagne (29 %). A cette démotivation, vient s’ajouter une inquiétude grandissante quant à leur avenir professionnel. 53 % seulement des salariés français affichent en effet une confiance dans le futur. Et si l’on affine l’analyse sur le secteur public, ils ne sont que 45 % à se montrer optimistes dans l’avenir de leur administration, contre 85 % en Allemagne. Plus d’un tiers d’entre eux (38 %) évoquent même la volonté de quitter leur administration. Autant de chiffres qui laissent à penser qu’il y a un réel risque de décrochage des salariés français vis-à-vis de leurs voisins en Europe du Nord.

Toutes ces inquiétudes exprimées n’empêchent toutefois pas les salariés français de faire porter leurs attentes et leurs priorités sur la question de la rémunération (52 %). Autre préoccupation majeure, notamment chez les cadres : le temps consacré au travail. En France, 51 % des cadres supérieurs estiment consacrer trop de temps au travail, un chiffre en progression de 14 % par rapport à 2007. Enfin, l’étude évoque un effet « d’immobilité professionnelle » aux deux extrémités de la pyramide des âges. 67 % des 18-24 ans déclarent n’avoir jamais songé à quitter leur entreprise. Ils sont 66 % dans ce cas chez les 50 ans et plus…

Yves Rivoal

Source: FocusRH

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *