Burn-out: Que faire quand les premiers signes apparaissent?

Le phénomène a pris une ampleur singulière au fil de la dernière décennie. A tel point que plus personne n’ignore aujourd’hui son nom: le burn-out! Un syndrome d’épuisement professionnel qui touche de plus en plus de gens actifs, mais contre lequel il est possible de lutter, pour peu que l’on en décèle les signes annonciateurs… et que l’on y remédie.

Confrontés jour après jour à une charge de travail invariablement trop lourde, à des horaires souvent extensibles et aux attentes sans cesse renouvelées de leurs supérieurs, nombre de salariés en arrivent à se perdre dans un trop plein général, succombant sous le poids de l’épuisement psychologique et physique. C’est le burn-out!

Décrypté dès 1969 par l’Américain Bradley, ce phénomène essentiellement lié au monde professionnel et longtemps resté confidentiel fait désormais des ravages dans nos sociétés occidentales, notamment en Suisse, où le nombre de cas a littéralement explosé ces dernières années. De fait, et d’après de récentes statistiques, on estime que 10 à 20% de la population helvétique active pourrait être touchée par ce mal galopant, caractérisé par un sentiment de désenchantement, de démotivation, et par le développement de comportements dysfonctionnels, principalement au bureau.

Certes, le syndrome de burn-out peut sembler difficile à repérer de prime abord. Pourtant, il existe des signes avant-coureurs aisément détectables, tant par l’employé concerné que par son entourage. Ce d’autant plus que les diverses étapes de l’affection sont aujourd’hui précisément décryptées et largement détaillées au fil de divers ouvrages de vulgarisation ou de sites Internet spécialisés. On en trouve un excellent exemple sur celui de l’association « Swiss Burn-Out « , qui propose une vision concise et détaillée des phases successives de la maladie, à commencer par les signaux d’alerte initiaux, dépeints comme « un engagement plus important pour atteindre ses objectifs, un accroissement des heures supplémentaires non-payées, un sentiment d’inutilité, de faille personnelle et de déception diffus ». Une énumération précise, et qui devra alerter quiconque sera mis face à l’attitude correspondante.

Réagir au plus vite est donc essentiel! Car d’une manière générale, ces premiers troubles tendent à rapidement céder le pas à d’autres, plus profonds et plus tenaces, qui vont eux-mêmes s’amplifier jusqu’à la crise. Or, il arrive trop souvent que le salarié touché, trop enlisé qu’il est dans cette spirale destructrice, peine à prendre conscience de la dégradation de son état. D’où l’importance d’une implication conjointe de l’employeur et de l’entourage professionnel, qui se devront de rester vigilants et d’offrir des réponses appropriées à la situation en ne la considérant pas comme une menace.

Pour parer aux dégâts, il est donc essentiel pour les firmes confrontées au phénomène de prendre le taureau par les cornes. Pour commencer, on s’efforcera de lever les tabous et d’engager un dialogue constructif, le burn-out étant encore trop souvent considéré comme synonyme de dépression et par conséquent, d’atteinte mentale. Ce qui poussera tout naturellement les êtres déjà fragilisés à se murer dans le silence. Par ailleurs, et considérant que le mal-être qui couve chez le salarié découle de son désir de perfection et d’une propension à se dénigrer lui-même, communiquer sur ses capacités et le rassurer quant aux performances qu’on attend réellement de lui ne pourra qu’avoir un impact favorable. Dans la majorité des cas, une thérapie associée à un allègement des horaires ou a une période de vacances sera aussi efficace, le problème découlant en grande partie d’une mauvaise image de soi, ou comme l’explique dans « Le burn-out: prévention et solutions » le psychologue Jean Gareau, « d’une tendance à ignorer ses limites et ses besoins, […] à sacrifier son bien-être et à abuser de ses forces ». Mais avant tout, la guérison passera par la mise à disposition d’outils de gestion du stress, principal déclencheur du phénomène.

Il n’existe pas de solution miracle, chaque être étant différent dans sa façon d’appréhender l’univers professionnel. Pour autant, on ne saura trop conseiller au monde de l’entreprise de prendre le problème à bras le corps, afin d’éviter des retombées fâcheuses sur sa prospérité et sur la santé de ceux qui sont à sa base.

Amélie Buzzano/TLC-ATC.com

Swiss burnout site internet

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