Comment quitter un emploi sans porter préjudice à sa carrière?

Quand la décision est prise de quitter son employeur pour un poste plus attractif, se pose la question de la « bonne façon » de gérer cette annonce et cette période. Gare à la démotivation alors que les missions en cours montrent peut-être désormais moins d’intérêt. Sur le long terme, la façon de prendre congé peut s’avérer tout aussi importante que celle à adopter dans le nouveau poste. Le spécialiste du recrutement Robert Half Management Resources invite les ‘candidats au départ’ à se montrer vigilants et leur fait quatre recommandations.

«Bien gérer son départ d’une entreprise peut nécessiter quelques efforts mais cela en vaut vraiment la peine. Non seulement cela vous permet évidemment d’avoir de bonnes références, mais, en plus, vous ne savez pas quels collègues vous pourriez recroiser sur votre chemin dans un an ou même dans dix ans.», insiste Karine Doukhan, Associate Director de Robert Half Management Resources. « Car claquer la porte de votre entreprise actuelle – ou même tenter de vous éclipser en toute discrétion – pourrait bien vous faire rater des opportunités dans le futur et gâcher des mois, voire des années, passés à vous bâtir une bonne réputation auprès des collaborateurs de l’entreprise comme de votre responsable. Ne perdez pas de vue pas que vous n’aurez qu’une seule occasion de faire une dernière fois bonne impression sur votre lieu de travail actuel… »

Le recruteur spécialisé Robert Half Management délivre 4 conseils pour bien quitter son emploi.

1) Prévenir son manager en premier lieu

« Peu importe les relations que vous entretenez avec votre responsable, vous devez l’informer vous-même de votre décision. Evitez surtout une allusion nonchalante à un tiers dans l’entreprise qui risque de faire naître une rumeur, qui circulera et parviendra jusqu’à ses oreilles avant même que vous l’en ayez averti. Ceci pourrait lui donner le sentiment de ne pas être respecté ou même d’avoir été dupé.», observe Karine Doukhan. Il est impératif de ne divulguer à personne au sein de l’entreprise son intention de partir avant d’en avoir fait part à son manager.

« Excepté dans des situations très tendues ou formelles, commencer par communiquer par le biais d’une lettre de démission n’est pas nécessaire et pourrait même offenser votre responsable. Organisez plutôt une rencontre en face à face, sans perdre de vue que la perte d’un collaborateur performant génère pour votre manager de nouvelles priorités et qu’il ou elle aura besoin de temps pour trouver une nouvelle organisation. Donc ne tardez pas à annoncer votre décision, tout en prenant soin de choisir le moment le plus opportun, notamment si vous pensez que votre décision pourrait surprendre.».

2) Expliquer son choix sans se justifier

Que l’entreprise ait formalisé ou non une procédure d’entretien de départ, c’est au collaborateur qu’il revient de décider des informations qu’il décide de partager sur les motifs de sa démission. En dire trop pourrait être perçu comme « insultant », mais a contrario en dire très (trop) peu pourrait laisser l’employeur perplexe. « Si vous hésitez à formuler une critique, demandez-vous si cela peut aider l’entreprise à s’améliorer, ou si vous voulez juste lancer une ‘dernière salve’ pour vous venger d’une situation que vous avez mal vécue. Dans le second cas, faites en sorte que la discussion reste cordiale, générale et brève. Certes, il peut s’avérer difficile de tenir votre langue, mais sachez que cela reste plus facile que de ‘recoller les morceaux’  a posteriori. Enfin, n’oubliez pas que même si l’on vous pousse à dévoiler vos motivations, vous n’êtes pas tenu(e) de justifier votre départ.», conseille Karine Doukhan.

Il est impératif alors de toujours cadrer la conversation en fonction de sa propre expérience et de ses objectifs personnels. Il sera préférable d’indiquer par exemple : « Je souhaite avoir plus d’opportunités d’évolution professionnelle que ce que l’entreprise peut m’offrir à l’heure actuelle », plutôt que « Si vous ne proposez pas des promotions à vos collaborateurs, vous allez perdre vos meilleurs éléments ».

3) Prendre le temps (ou pas) de faire ses adieux

Une fois qu’un collaborateur a annoncé son départ, son employeur peut avoir des raisons valables (et même légales) de souhaiter le voir quitter son poste au plus vite. À l’inverse, on peut aussi lui demander de rester disponible, afin de finaliser certains dossiers en cours ou de gérer la transition avec le collaborateur qui le remplacera.

« Dans les deux cas et dans les limites du raisonnable, faites de votre mieux pour satisfaire les besoins de l’entreprise. Sur la durée, le fait de se montrer serviable et courtois alors qu’on est sur le départ, peut faire la différence. Cela dit, vous devez également agir avec équité envers votre nouvel employeur et ne pas repousser trop loin votre date d’embauche.», observe Karine Doukhan.

4) Travailler son réseau avec finesse

« L’intervalle dont vous disposez entre deux emplois vous ouvre une belle opportunité de consolider votre réseau. Avant votre départ, si vous ne l’avez pas encore fait, entretenez le lien avec vos collègues actuels, afin de vous assurer d’avoir de bonnes références. Si un de vos collègues vous envie de partir, résistez au souhait irrépressible d’abonder dans son sens.», conseille Karine Doukhan.

Autres personnes à ne pas négliger : les collaborateurs avec lesquels on n’a pas travaillé étroitement. Il est important de ne pas les délaisser, et de leur faire savoir qu’il a été agréable de travailler avec eux (si tel a été le cas), en prenant le temps d’une rapide conversation pour leur laisser – à eux également – un bon souvenir.

Ce type d’au revoir ne doit pas non plus être utilisé à tort en tentant de « faire illusion », en l’appliquant à des personnes avec qui la relation était quasi-inexistante. Car à long terme dans ce cas, une promesse dans le vide peut avoir un impact plus négatif qu’un simple et franc au revoir.

« Que vous quittiez votre employeur à contrecœur ou avec la plus grande joie, soyez attentif(ve) à la façon dont vous faites vos adieux : ainsi, plutôt que de vous desservir, vos antécédents professionnels joueront en votre faveur. Enfin, c’est aussi un excellent moyen de vous préparer à nouer de nouvelles relations dans le cadre de l’emploi que vous venez d’accepter.», conclut Karine Doukhan.

Source: Indice RH

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