Emploi cadre en 2012: un marché à deux vitesses

Un marché de l’emploi cadre en France à deux vitesses en 2012: telle est la conclusion que l’Apec tire de son enquête annuelle menée auprès de 11 000 entreprises, afin de connaître leurs prévisions de recrutements pour l’année. Ainsi, d’un côté les entreprises des secteurs à forte valeur ajoutée devraient continuer à être dynamiques en matière d’embauches de cadres. De l’autre, les entreprises des secteurs plus fortement exposés à la conjoncture et à ses aléas, accuseraient un fort ralentissement de leurs recrutements. Tous les cadres ne seront donc pas logés à la même enseigne sur ce marché « dichotomique ».

L’incertitude qui pèse sur la croissance française en lien avec le contexte international, se retrouve dans la fourchette des prévisions: ce sont entre 164 000 et 195 000 cadres que les entreprises déclarent vouloir embaucher en 2012, soit une évolution possible comprise entre moins 10 pour cent et plus 8 pour cent par rapport à 2011. De plus, pour les 5 ans à venir, le modèle économétrique construit par l’Apec révèle que ce mouvement pourrait perdurer. Les recrutements de cadres, dans un contexte de croissance économique « tétanisée« , n’augmenteraient que lentement. Il faudrait attendre 2014 pour retrouver des niveaux égaux, puis supérieurs, à ceux de 2008.

Face à ce constat Marie-Françoise Leflon, Présidente de l’Apec déclare: « Le marché de l’emploi cadre est certes sur le fil du rasoir, et les inquiétudes qui pèsent sur l’économie se retrouvent dans l’attentisme des entreprises. Mais, grâce à certains secteurs moteurs, la crainte d’un décrochage brutal des recrutements de cadres comme en 2009 n’est pas de mise. Un ralentissement des recrutements ou une stabilité pourraient finalement être observés. » Avant d’ajouter: « Les jeunes diplômés seraient à nouveau les premiers à souffrir de cette baisse et ne devront pas hésiter à faire appel à des professionnels tels que les consultants de l’Apec fortement mobilisés pour eux! »

Outre les activités informatiques et les télécommunications, les secteurs clés du marché de l’emploi cadre devraient être ceux du conseil, de la gestion des entreprises, de l’ingénierie et du R&D. Dans le sillage de 2011, l’industrie pourrait aussi résister avec 26 800 à 31 200 recrutements, tirée par des secteurs d’activités porteurs tels que l’aéronautique et les équipements électriques et électroniques. En revanche, la construction sera affectée par la conjoncture dégradée et devrait afficher une baisse: les entreprises tablent sur une régression des embauches comprise entre 21 % et 8 %.

Les deux fonctions traditionnellement « locomotives » du marché de l’emploi cadre, que sont commercial et informatique, représenteraient à elles seules, entre 60 000 et 74 000 recrutements. L’autre fonction « poids lourd« , étude-recherche-développement, pourrait tirer aussi son épingle du jeu grâce notamment aux effets positifs des politiques en faveur de l’innovation. A l’opposé, la fonction production industrielle-chantier, accuserait une forte diminution pouvant aller jusqu’à 18 %.

Enfin, le bilan de l’année 2011 est globalement positif avec un volume total d’embauches de cadres de plus 181 000, soit 17 000 de plus que l’an dernier. Cependant, l’année n’a pas été « linéaire » et les deux semestres qui l’ont composée ont été contrastés. Ainsi, les six premiers mois de 2011 ont été dynamiques, tandis que le second semestre a vu le volume des embauches de cadres fortement ralentir dans certains secteurs sous l’influence, notamment, de la crise des dettes souveraines en Europe.

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