Le leadership des femmes: pour un management plus participatif et durable

En 2008, la Suisse comptait 30% de femmes au Conseil national, 23% au Conseil des États, 20% dans les exécutifs cantonaux et 26% dans les parlements cantonaux. En revanche, elles n’étaient que 15% à occuper des postes à responsabilité dans le circuit économique.

On constate dans les récentes études académiques réalisées qu’il existe des tendances de management sensiblement différentes entre les cadres de sexe différent. Les femmes ont un style de leadership plus démocratique que les hommes. Ricarda Harris, présidente de l’association Swiss Business Woman, ose dire que s’il y avait eu davantage d’équipes mixtes, « l’actuelle débâcle économique n’aurait pas eu lieu. » Harris parle franchement, sans détours: « Je suis tout à fait pour les quotas. Mon expérience montre qu’autrement, rien ne change. On aime à se cacher derrière une analyse supplémentaire plutôt que de fixer des objectifs concrets. » Changer les mentalités quand encore 85% des décideurs sont des hommes, ce n’est pas une mince affaire. « Les supérieurs, généralement masculins, n’approuvent ni le temps partiel, ni le partage de l’emploi, souvent par peur de l’inconnu. Et parce que l’on s’oriente vers des résultats à court terme, on préfère la voie sûre. » Pour implanter des nouveautés, il faut donc revoir les critères et la période d’évaluation, le trimestre usuel ne suffisant pas à l’application des mesures pour la promotion des femmes.

Cette idée de durabilité est partagée par Christine Raynaud, Présidente du cabinet Hudson pour l’Europe, spécialiste du conseil en recrutement. « Serions-nous dans la même situation [économique] si les qualités propres aux leaders féminins, telles que le leadership réfléchi et par consensus, avaient été davantage mises en valeur? » s’interroge-t-elle. En effet, l’étude de Hudson sur les femmes et le leadership montre que les cadres féminins présentent les mêmes qualités de manager louées chez leurs homologues du sexe opposé: extraversion, capacité de décision et réflexion stratégique. Or, elles affichent en outre plus d’ouverture d’esprit et d’altruisme que les hommes. Etienne van Keer, directeur de R&D chez Hudson, parle de crise identitaire: quand les femmes cadres adoptent une attitude dite masculine, elles sont perçues comme dure et froides, mais à l’inverse, ou jugera leur comportement « féminin » comme peu efficace. Néanmoins, il pense que ces caractéristiques-ci peuvent être mises à profit et invite par conséquent les entreprises à simplement « mettre en perspective leurs stratégies et les comportements qu’elles souhaitent voir chez leurs leaders. » La conjoncture actuelle pourrait amener le repli sur l’attente de résultats à court terme, favorisant les points forts chez les leaders masculins (décision, persuasion), mais l’étude de Hudson souligne que la santé des entreprises bénéficierait d’avantage du sens du consensus et de l’ouverture au changement très présents chez les femmes.

Autour du globe, la promotion du leadership des femmes fait son grand essor. Pour en avoir la preuve, allez donc faire un tour sur le nouveau site Web américain www.women-omics.com, et votre perception de la place des femmes dans l’économie s’en verra sans doute changée.

Auteur: Cecilia MENDOZA/TLC-ATC.com

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