Limiter le présentéisme

Le présentéisme au travail coûte plus cher que l’absentéisme…
Cet énoncé semble invraisemblable, mais selon un article paru récemment sur « Intelligence RH », ce phénomène correspond à des personnes qui sont bien présentes au travail, mais qui ne parviennent pas à se concentrer avec efficacité; il est favorisé par un niveau important de stress. C’est ce qui en fait tente d’expliquer le Dr Philippe Rodet, médecin urgentiste et un des membres fondateurs du Cercle Stress Info et de la Commission nationale sur le stress de l’ANDRH.

Pour appuyer ces dires, une étude canadienne de 2003 montre que 40 % des salariés présentent des signes de détresse psychologiques ayant des effets sur leur performance. De plus, une étude américaine de 2004 signale que la productivité d’un employé peut être réduite de 33 % ou plus en raison du présentéisme. Enfin, une autre étude, conduite au Royaume-Uni en 2009, estime que les « jours perdus » attribués au présentéisme seraient 1,5 fois plus conséquents que ceux attribués à l’absentéisme. Le coût moyen quotidien par employé touché par ce phénomène serait de 170 €, alors que le coût engendré par une journée d’absence serait de l’ordre de 95 €.

On observe donc un mouvement de fond du côté nord-américain où les sociétés ont décidé d’investir pour contrer le désengagement de leurs collaborateurs et par le fait même diminuer considérablement les effets du présentéisme… Le désengagement actif des collaborateurs nuit aux profits des sociétés tout en causant du tort aux collègues. Concernant la main-d’oeuvre aux États-Unis, Gallup Consulting évalue le coût du désengagement à plus de 300 milliards de dollars, rien qu’en perte de productivité.

Il est prouvé que les collaborateurs engagés sont plus productifs; ils fournissent un meilleur rendement et ils sont plus orientés vers les clients, plus consciencieux et plus susceptibles de résister à la tentation de quitter l’entreprise. Les meilleures entreprises savent qu’une stratégie d’amélioration de l’engagement des collaborateurs reliée à l’atteinte d’objectifs commerciaux leur permettra d’avoir une plus grande présence sur le marché.

Autre conclusion de ce projet; depuis l’an dernier, Google ne conduit plus d’évaluation annuelle de ses collaborateurs – en ayant un système de communication et de commentaires (feedback) en temps réel, aussi appelé RSE (Réseau Social d’Entreprise). Les managers ont simplement décidé que les évaluations annuelles étaient simplement inutiles, car ils ont l’info dont ils ont besoin en temps réel de tous les membres de leur équipe.

Donc, le meilleur remède du présentéisme est relativement simple: reconnaissance des collaborateurs. D’ailleurs à ce sujet, Anne Dousset, DRH pendant 15 ans et auteure du livre « Management à contresens », ne s’arrête pas là. Pour elle, ce désengagement a un prix, chiffrable, dont l’estimation devrait révéler à l’entreprise son intérêt à exploiter comme il se doit le capital humain qui constitue désormais en son premier gisement de productivité. Madame Doucet mentionne également que dire « bonjour », « merci » et « bravo » n’est pas puéril: c’est le début de la reconnaissance. Ensuite, il existe des méthodes pour que chacun soit reconnu, ait sa place dans une instance, puisse poser des questions et proposer des idées, soit intégré à la communauté…

Sources:
Indice RH
Adequasys

Le site web d’Adequasys, éditeur SIRH

Le plateforme de veille RH

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