Travaillez-vous mieux dans un contexte changeant ou relativement stable?

Chaque profil a sa place dans une entreprise. Parmi les « talents clés » essentiels, il y a d’un côté le style « dirigeant sédentaire » qui est bien enraciné dans sa culture, aime la stabilité et fournit une performance extraordinaire dans un contexte stable aux frontières bien définies; son rôle est essentiel pour consolider les affaires. À l’inverse, le « dirigeant nomade« , qui étouffe sous les règles et procédures trop nombreuses, a besoin de terres vierges à défricher et sera donc idéalement employé si on l’envoie développer de nouveaux marchés à l’étranger.

« Je viens à peine de prendre le poste de Directeur Général Asie, à Hong Kong. J’ai quitté la maison mère où tout semblait lourd, lent et laborieux. M’occuper d’une succursale loin de la maison mère me procure un sentiment de légèreté. C’est grisant. »
Haut potentiel d’une multinationale, Hong Kong

Les dirigeants nomades sont des personnes qui, enfants, ont grandi et évolué dans un environnement culturel différent de celui de leur culture d’origine. Pour suivre leurs parents – diplomates, humanitaires, industriels, ou militaires – dans leurs différentes attributions, ils ont déménagé de nombreuses fois et ont dû s’adapter à une autre culture, à un autre système scolaire, à une autre langue, à d’autres habitudes. Aujourd’hui, s’adapter leur est devenu aussi familier que respirer, et le changement peut même s’avérer indispensable chez certains d’entre eux: « C’est terrifiant pour moi de m’imaginer trop longtemps au même endroit. Je crois que l’effet en serait dévastateur: je me sentirais enfermé, quelque chose me manquerait. Ce serait comme si mon moteur s’arrêtait, et ma carrière en subirait un coup d’arrêt. »
Membre de la direction exécutive d’une multinationale, Lausanne

Or, ce dirigeant d’un genre nouveau possède naturellement, de par son histoire personnelle, ces qualités aujourd’hui essentielles: mobilité, adaptabilité, sens de l’innovation et intelligence multiculturelle. Il est donc intrinsèquement adapté à ce monde complexe et incertain qui est le nôtre, de plus en plus globalisé et interdépendant.
Pour peu que le dirigeant nomade accepte de reproduire adulte la vie qu’il a vécue étant enfant, la spécificité du dirigeant nomade lui permet de mieux appréhender notre monde complexe. Ayant une longue expérience multiculturelle, la curiosité et l’ouverture à la culture de l’autre sont pour lui comme une seconde nature. Il est alors plus facile d’intégrer des équipes multiculturelles, de plus en plus nombreuses aujourd’hui.

J’ai demandé à des hauts dirigeants d’une multinationale qui s’occupent de promotion du commerce mondial le pourcentage idéal de dirigeants nomades globaux et de dirigeants dits « sédentaires », qui excellent dans un contexte plus prévisible.
Mon hypothèse de départ, voire mon intuition, était que les cadres de cette institution prestigieuse allaient me répondre d’une voix ferme qu’ils avaient besoin de 100 pour cent de dirigeants nomades. J’étais étonnée d’entendre leur réponse: 50 % de dirigeants « sédentaires » et 50 % de dirigeants « nomades« . Et de poursuivre malgré ma surprise: « car les pays membres qui constituent notre institution ne s’identifient pas à des dirigeants nomades. » Ces derniers sont en effet trop hybrides pour représenter un pays mais essentiels pour faire travailler ensemble des personnes de cultures différentes.

Et vous, travaillez-vous mieux dans un contexte changeant ou relativement stable? Les dirigeants nomades sont peut-être « plus glamours » mais les sédentaires sont tout aussi utiles, mais d’une autre façon.

Katrina Burrus, PhD
Directrice de MKB Conseil & Coaching,
Fondatrice de l’institut, « Global Nomadic Leadership Development »
Premier Master Certified Coach de la Fédération International de Coaching en Suisse

Site web de Katrina Burrus MKB Conseil & Coaching

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