La génération Y: entre désamour et volonté de reconnaissance

Suite aux trois premières vagues réalisées entre août 2009 et février 2011, le CESI publie aujourd’hui, en partenariat avec Le Figaro et BFM, les résultats du quatrième « Observatoire Social de l’Entreprise » en France sur un thème qui a fait couler beaucoup d’encre et qui n’est pas sans lien avec la crise: la génération Y dans l’entreprise. Chaque vague de cet observatoire comporte deux volets: l’un barométrique abordant les impacts de la conjoncture sur l’entreprise, l’autre thématique, consacré à l’employabilité et se référant à un thème d’actualité, ici la génération Y. Si les jeunes salariés sont jugés très durement, c’est bien plus par les autres salariés que par les chefs d’entreprise.

Une majorité de chefs d’entreprise considèrent que les jeunes salariés ne se distinguent pas véritablement des autres salariés et lorsque cela est le cas, leur perception est plutôt positive: 33 % d’entre eux jugent qu’ils sont plus ambitieux (contre 21 % moins), 31 % qu’ils sont plus motivés (contre 30 % moins), 30 % plus enthousiastes (contre 27 % moins) et plus polyvalents (contre 27 % moins).

C’est tout le contraire chez les salariés pour qui la génération Y se distingue plutôt en mal: 55 %d’entre eux considèrent que les jeunes sont plus ambitieux que les autres, et 58 % qu’ils sont plus individualistes. Ils reprochent notamment à cette génération sa difficulté d’adhésion à la culture et aux objectifs de leur entreprise (57 % contre 46 % des chefs d’entreprise) et la difficulté de les garder au sein de l’entreprise (58 % contre 42 % des chefs d’entreprise).

Le divorce entre les jeunes salariés et leurs aînés semble néanmoins consommé: si les salariés de 30 ans et plus ont une image particulièrement négative de leurs cadets, ces derniers leur rendent la pareille. La confiance qu’ont les jeunes de cette génération dans leurs compétences les pousse à se considérer plus ambitieux que les autres salariés (65 % le pensent), plus polyvalents (58 %) et plus motivés (53 %). Une majorité relative d’entre eux se considère également plus efficace (49 %), plus enthousiaste (45 %) et certes plus individualiste (44 %).

La génération Y est souvent très proche des préoccupations et perceptions des générations précédentes et aspire en réalité avant tout à être reconnue. Si jeunes et moins jeunes salariés ont le sentiment d’être différents les uns des autres, ils partagent pourtant les deux mêmes priorités au travail: la rémunération (71 % des moins de 30 ans et 69 % des 30 ans et plus), suivie de l’ambiance de travail (51 % des moins de 30 ans et 42 % des 30 ans et plus). Leur troisième priorité diffère toutefois: alors que les 30 ans et plus privilégient l’équilibre entre vie privée et professionnelle (40 %), les moins de 30 ans favorisent quant à eux la reconnaissance de leurs compétences (36 %).

Malgré ces tensions exacerbées par la crise, l’espoir d’une entente intergénérationnelle au sein de l’entreprise est permis. S’il existe des tensions, il n’y a cependant pas de rejet majoritaire des jeunes dans l’entreprise: 75 % des salariés de 30 ans et plus considèrent que recruter un jeune est plutôt un atout pour l’entreprise. Les chefs d’entreprise, qui prennent, eux, le véritable risque financier en embauchant des jeunes sont plus nombreux à juger qu’il s’agit d’un certain pari (38 %).

Seuls 35 % des chefs d’entreprise et 36 % des salariés ont le sentiment que les moins de 30 ans constituent une génération vraiment particulière. Une majorité d’entre eux considère, soit que ce phénomène de génération n’existe pas (34 % des chefs d’entreprise et 18 % des salariés), soit qu’ils ne constituent pas vraiment une génération différente (30 % des chefs d’entreprise et 44 % des salariés). Pour une majorité de répondants, chefs d’entreprise comme salariés, il n’y a donc pas d’effet de génération.

Source: IndiceRH

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